La notion d’enfant caché :

Les enfants cachés sont des enfants juifs qui vivaient en territoire occupé durant la Seconde guerre mondiale et qui ont été soustraits aux plans d’extermination mis en place par les nazis en étant dissimulés dans des familles ou des organismes d’accueil.

Outre les réseaux de résistance, de nombreux particuliers sauvent également des enfants juifs, souvent au péril de leur vie.

En France,  entre 60 et 70 000 enfants furent protégés du plan nazi de déportation et d’extermination. Plusieurs organismes contribuèrent à dissimuler ces enfants sous une fausse identité dans des familles et des foyers d’accueil.

En Charente, 12 communes ont été le lieu salvateur ayant permis d’héberger, cacher ou sauver plusieurs familles juives: Javrezac, Châteaubernard, Salles d’angles, La Couronne, Angoulême, Genouillac, Manot, Chabanais, Etagnac et LESTERPS.

 

BIOGRAPHIE de Josie LÉVY-MARTIN

En 1935, deux ans après la prise de pouvoir par Hitler, Erna et Sylvain Lévy, juifs observants, quittent l’Allemagne et se réfugient en France où ils s’installent à Sarreguemines.

Dès que la guerre éclate, la famille se réfugie à Montbron, près de Limoges, en zone non-occupée, cachant leur identité tant aux Allemands qu’aux Français.

En 1943, après l’occupation complète de la France par les Allemands, les nazis viennent plusieurs fois à Montbron à la recherche de résistants et de maquisards.

Le danger grandissant, ils décident de mettre Josie à l’abri. Mme Leroy, l’épicière du village, leur conseille d’envoyer Josie auprès de Sœur Saint-Cybard, qui dirige l’école libre Sainte-Bernadette de Lesterps.

Mme Leroy demande à Sœur Saint-Cybard si elle accepterait de prendre une enfant juive dans son école. Elle accepte immédiatement.

C’est ainsi qu’en janvier 1944, Josie LEVY, qui n’a pas encore 6 ans, arrive à l’école de Lesterps.

Erna et Sylvain Lévy restent à Montbron et envoie une lettre à leur famille aux États-Unis au cas où ils ne survivraient pas, pour leur indiquer où est cachée Josie.

Josie va rester 9 mois à l’école, sous le nom de « Josie L’Or », entourée de l’amour de Sœur Saint-Cybard qui la dissimulera en bravant tous les dangers.

Après que Paris ait été libéré, en août 1944, Erna et Sylvain Lévy viennent chercher Josie. La famille réunie partira en 1947 pour l’Amérique et s’installera à Los Angeles.

Josie deviendra professeur puis psychologue. Elle se mariera et aura un fils.

 

Ne dis jamais ton nom

Ne dis jamais ton nom de Josie Lévy Martin est un récit autobiographique, témoignage authentique, tendre et poignant de Josie, enfant cachée en Charente limousine pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le livre, édité en 2002 aux États-Unis sous le titre Never tell your name, est aujourd’hui traduit et publié en français. Préfacé par Simone Veil, il est l’aboutissement du long parcours personnel de l’auteur, un travail de mémoire et de retour sur soi.

Début 1944 : « Ne dis jamais ton nom », recommandent ses parents à Josie avant de la cacher dans une école de Lesterps. Josie a alors six ans. Ses parents, juifs et réfugiés en Charente la confient à une religieuse pour la mettre à l’abri d’une rafle et de la déportation. De cette séparation qui a duré neuf mois, elle livre, soixante ans après, un récit précis, fait de mille détails : des plus anodins comme les repas parcimonieux, les amies de l’école, les jeux de l’enfance, la tonte des moutons. aux plus marquants comme la découverte d’un soldat allemand mort dans un fossé, l’écho du massacre d’Oradour-sur-glane ou les retrouvailles avec ses parents devenus presque des inconnus.
Un récit saisissant d’émotion où la naïveté de l’enfant révèle plus que tout autre discours ; une galerie de personnages bouleversants, Papa et Maman, Jacqueline, Mademoiselle Gilberte et surtout Sœur Saint-Cybard avec qui commence la triste séparation, la vie clandestine, le repli sur soi et l’étrange découverte de Jésus.

Elle rend surtout hommage à Sœur Saint-Cybard  « qui non seulement l’a sauvée, mais l’a dotée d’un exemple rare d’une grande bonté« .

 

Témoignage de Josie LÉVY MARTIN

Témoignage enregistré depuis les États-Unis en septembre 2019 à l’occasion de l’inauguration de la stèle du jardin des justes à Lesterps.

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